École des jeunes de langues
L’École des jeunes de langues a été créée en à l’initiative de Colbert pour former les futurs interprètes (on disait alors drogman, de l’arabe tourdjoumân : traducteur, interprète, truchement, comme le Covielle du Bourgeois Gentilhomme) en langues du Levant : turc, arabe, persan, arménien, etc. Elle a systématisé une activité qu’avait amorcée irrégulièrement le Collège des trois langues créé au XVIe siècle par François Ier () en ouvrant des cours d’arabe à l’initiative de Marie de Médicis, veuve d’Henri IV. L'établissement fut originellement appelé « École des truchements d'Orient », le mot « truchement » désignant à l'époque la fonction d'interprète (de même origine que drogman, emprunté au turc via l'italien dragomanno). Le mot survit d'ailleurs en français à travers l'expression « par le truchement de... ».
Elle fut annexée en [1] au Collège de Clermont, futur Lycée Louis-le-Grand.
Les élèves, appelés jeune de langues, étaient formés en partie à Constantinople (İstanbul) et à Paris[2]. Ils étaient souvent fils de diplomates ou commerçants français établis dans l’Empire ottoman ou des chrétiens locaux.
En [3], l’École des jeunes de langues a été absorbée par l'École spéciale des Langues orientales (fondée en , aujourd'hui Institut national des langues et civilisations orientales[4]).
Exemples de jeunes de langues
- Jean-Baptiste Adanson (–)
- Alexandre Deval (–)
- Charles Deval (–)
- Constantin Deval (–)
- Charles Fonton (–)
- Charles Ledoulx (–), consul de France à Jérusalem de à
Notes et références
- ↑ Dupont-Ferrier 1925, p. 354–356.
- ↑ Hitzel 2013.
- ↑ Dupont-Ferrier 1925, p. 391–398.
- ↑ « Une histoire riche », sur inalco.fr, (version du sur Internet Archive).
Annexes
Bibliographie
- Henri Dehérain, « Jeunes de Langue et interprètes français en Orient au XVIIIe siècle » (communication faite à la Section d'histoire de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord, le ), Bulletin de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord, no 90, 3e trimestre 1922, p. 574–596 (lire en ligne), repris dans Anatolia moderna. Yeni anadolu, Institut français d'études anatoliennes, vol. 1, no 1, , p. 323–335 DOI 10.3406/anatm.1991.868 [lire en ligne].
- Gustave Dupont-Ferrier, « Les jeunes de langue à Paris et Constantinople (–) » (lecture faite à l'assemblée générale de la Société de l'histoire de France du ), Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, Édouard Champion, vol. 60, no 1, , p. 113–127 (JSTOR 23411514, lire en ligne).
- Gustave Dupont-Ferrier, « Les jeunes des langues ou “Arméniens” à Louis-le-Grand », Revue des études arméniennes, Imprimerie nationale et Paul Geuthner, IIIe année, t. II, , p. 189–232 (lire en ligne) et IVe année, t. III, , p. 9–46 [lire en ligne].
- Gustave Dupont-Ferrier, « Appendice M : Mémoire justificatif sur les jeunes de langues ou “Arméniens” à Louis-le-Grand, – », dans Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (–) : La vie quotidienne d'un collège parisien pendant plus de trois cent cinquante ans, t. III : Mémoires justificatifs, appendices, index général, Paris, Éditions de Boccard, , 496 p. (BNF 36055598), p. 347–448.
- Frédéric Hitzel, « Les Jeunes de langue de Péra-lès-Constantinople », Dix-Huitième Siècle, no 28 « L'Orient », , p. 57–70 (DOI 10.3406/dhs.1996.2092, lire en ligne).
- Frédéric Hitzel, « L’école des jeunes de langues d’Istanbul : Un modèle d’apprentissage des langues orientales », dans Gilbert Buti (dir.), Michèle Janin-Thivos (dir.), Olivier Raveux (dir.), avec la collab. de Mathieu Grenet, Langues et langages du commerce en Méditerranée et en Europe à l’époque moderne, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », , 276 p. (ISBN 978-2-85399-863-5 et 979-10-365-6134-4, DOI 10.4000/books.pup.14522, lire en ligne), p. 23–31.
- Frédéric Hitzel, « L'institution des Jeunes de langue de Constantinople au début du XIXe siècle », dans Véronique Schiltz (dir.), De Samarcande à Istanbul : étapes orientales, Paris, CNRS Éditions, , 465 p. (ISBN 978-2-271-08320-3, DOI 10.4000/books.editionscnrs.25344, lire en ligne), p. 259–275.
- Marie de Testa et Antoine Gautier, « De l'établissement des Pères capucins à Constantinople à la fondation de l'École des jeunes de langues (–) », dans Drogmans et diplomates européens auprès de la Porte ottomane, Istanbul, éditions ISIS, coll. « Analecta isisiana » (no 71), , 469 p. (ISBN 975-428-258-7), p. 43–46.
Articles connexes
Liens externes
- Historique sur le site de l’INALCO
- Iranian Studies in France, in Encyclopædia Iranica (en)
- Jeunes de langue, interprètes au Levant (Turquie|Culture)
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