Édith Bernardin

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Édith Bernardin

Édith Bernardin dans les années 1960.

Biographie

Naissance	21 juillet 1903 Vernaison,  France
Décès	15 août 1994 (à 91 ans) Schiltigheim, France
Nom de naissance	Édith Émilie Bernardin
Nationalité	française
Formation	Université de Strasbourg
Activités	Bibliothécaire, conservatrice des bibliothèques

Autres informations

A travaillé pour	Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg Office des biens et intérêts privés
Distinction	Chevalier de la Légion d'honneur Commandeur des Palmes académiques Chevalier de l'ordre de l'Étoile de la solidarité italienne

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Édith Bernardin, née le 21 juillet 1903 à Vernaison et décédée le 15 août 1994 à Schiltigheim, est une bibliothécaire et historienne française.

Nommée à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg, elle dirige un service de l’Office des biens et intérêts privés (OBIP) à la Libération et supervise la restitution des livres que le régime nazi a spoliés en Alsace durant la Seconde Guerre mondiale.

Édith Bernardin nait à Vernaison dans le département du Rhône, ses parents sont Isabelle Humbert et Henri Louis Bernardin, négociant et industriel en soieries^[1].

Après avoir suivi des études littéraires à Paris et à Lyon, Édith Bernardin est nommée bibliothécaire à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg en 1928 où elle est titularisée^[2].

L’avènement du nazisme en Allemagne et la montée des tensions en Europe dans les années 1930 amènent la BNU à préparer un plan de repli de ses personnels et collections vers le Massif central^[3]. L’évacuation est activée quelques jours avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale : dès le 27 août 1939, Édith Bernardin est chargée d'organiser avec ses collègues Marie Kuhlmann et Serge Fischer la réception des fonds documentaires envoyés dans le Puy-de-Dôme. Les services repliés de la BNU et de l’université de Strasbourg sont accueillis au siège du rectorat de l’académie de Clermont-Ferrand. Durant tout le conflit, la bibliothécaire participe à l’activité de son institution pour assister les étudiants et chercheurs alsaciens également réfugiés^[1].

En 1945, Édith Bernardin revient à Strasbourg et prend part à la réorganisation de la BNU qui retrouve ses locaux évacués en 1939. Coordonnant le bureau strasbourgeois de l’Office des biens et intérêts privés (OBIP) à partir de 1947^[4], elle est chargée de diriger le service de restitution des livres que les autorités nazies ont spoliés durant l’annexion de l’Alsace par le Reich. Sa mission est de procéder au tri des ouvrages que l'administration allemande de la bibliothèque a abandonnés trois ans plus tôt à la Libération de Strasbourg en 1944 puis d’en identifier les propriétaires légitimes. Elle est amenée à être en contact avec Jenny Delsaux, supervisant la sous-commission des livres au sein de la Commission de récupération artistique à Paris^[5]. Ainsi, 37 000 volumes sont restitués dès 1947 et plus de 200 000 livres ont été traités par l’OBIP de Strasbourg en février 1948 : 125 857 volumes sont alors resitués à leurs propriétaires et 56 300, attribués à des ayants-droit^[6]. Le service est à plusieurs reprises menacé de suppression pour des raisons budgétaires et Édith Bernardin se dit « harcelée pour mettre fin aux opérations de restitution »^[7]. Le tri de ces documents se poursuit jusqu’à la fermeture du bureau le 15 juin 1950^[8].

La bibliothécaire poursuit alors ses activités à la BNU et devient conservatrice en chef (1962-1973)^[3]. Elle entreprend une thèse de doctorat en histoire intitulée Jean-Marie Roland, ministre de l’Intérieur. Essai sur l’Administration révolutionnaire, 1792-1793 qu’elle soutient en 1957^[3].

Par un arrêté ministériel de 1962, elle est nommée ajointe de l’administrateur de la BNU Nobert Schuller, gravement malade et dont elle assure la suppléance. Dans les faits, elle a eu l’entière responsabilité de l’établissement jusqu’à sa retraite en 1973 durant laquelle elle poursuit ses recherches historiques sur l’état civil à Strasbourg durant la Révolution française^[9].

Édith Bernardin décède le 15 août 1994 à Schiltigheim dans le département du Bas-Rhin. Elle est inhumée à Lyon^[10].

• Chevalier de la Légion d'honneur^[3].
• Commandeur de l'ordre des Palmes académiques^[3].
• Chevalier de l'ordre de l'Étoile de la solidarité italienne^[11]

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Isabelle Antonutti, Bâtisseuses de la lecture publique : Une histoire des premières bibliothécaires, 1900-1950, Presses de l'Enssib, coll. « Papiers », 2024, 173 p. (ISBN 9782375461815), p. 119. 

• « Édith Bernardin », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ 17 août 1994 (ISSN 0150-391X). 
• « Mademoiselle Édith Bernardin », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ 19 août 1994 (ISSN 0150-391X). 
• Georges Foessel, « Bernardin Édith Émilie », dans Jean-Pierre Kintz, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 43 : A-B supplément, Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 2004 (ISBN 2-85759-042-3, lire en ligne), p. 4480. 
• Jenny Delsaux, La sous-commission des livres à la récupération artistique : 1944-1950, Paris, [éditeur inconnu], 1976, 63 p. 
• Jean-Marc Dreyfus, « Le pillage des bibliothèques – et particulièrement des bibliothèques juives – en Alsace annexée, 1940-1945 », dans Alexandre Sumpf et Vincent Laniol (dir.), Saisies, spoliations et restitutions : archives et bibliothèques au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012 (ISBN 978-2-7535-1996-1), p. 241-250. 
• Catherine Maurer, « Spoliations et restitutions à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg : un chantier encore ouvert (1940-immédiate après-guerre) », dans Où sont les bibliothèques spoliées par les nazis ? Tentatives d'identification et de restitution, un chantier en cours : Paris, 23 et 24 mars 2017, Villeurbanne, École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques, 2019 (ISBN 978-2-37546-108-2, lire en ligne). 
• Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées : les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris, Gallimard, 2008, 587 p. (ISBN 978-2-0701-2295-0). 

• Jenny Delsaux
• Marie Kuhlmann (bibliothécaire)
• Office des biens et intérêts privés
• Bibliothèque nationale et universitaire (Strasbourg)
• Histoire de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg

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