Équipe de Lettonie de football au Championnat d'Europe 2004

Équipe de Lettonie de football au championnat d'Europe 2004
Fédération	Latvijas Futbola federācija (LFF)
Classement FIFA	53e au 9 juin 2004[note 1]e
Organisateur(s)	Portugal
Participation	1re
Meilleure performance	1er tour en 2004
Classement	Premier tour (14e)
Sélectionneur	Aleksandrs Starkovs
Capitaine	Vitālijs Astafjevs
Meilleur buteur	Māris Verpakovskis (1)
Maillots
Domicile Extérieur
Équipe de Lettonie de football
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La participation de l'équipe de Lettonie de football (Latvijas futbola izlase) au Championnat d'Europe de football 2004 (2004. gada Eiropas čempionāts futbolā) constitue une première historique pour les Sarkanbaltsarkanie^{[note 2]} (surnom de la sélection lettonne). Qualifiés à la surprise générale dans un pays traditionnellement tourné vers le basketball et le hockey sur glace, les Lettons d'Aleksandrs Starkovs terminent derniers du groupe D mais réussissent à tenir en échec l'Allemagne. Cependant, cette épopée sera sans lendemain pour le football letton.

Jamais qualifiée pour une coupe du monde ni pour un championnat d'Europe, la Lettonie est classée 99^{e[note 4]} au classement FIFA le 15 mai 2002^[1] et est placée dans le Pot D^{[note 5],[2]}. Elle tombe alors sur la Suède^{[note 6],[3]}, la Pologne, la Hongrie et Saint-Marin. Les deux premières sélections sont favorites pour avoir participé à la Coupe du monde 2002^{[note 7]}. Pour rappel, le premier du groupe est directement qualifié tandis que le second dispute un barrage contre un second d'un autre groupe. Face à ce tirage au sort, le sélectionneur letton Aleksandrs Starkovs a pour objectif de terminer troisième devant la Hongrie dans le meilleur des cas^[4].

Après deux matchs amicaux décevants en juillet en août 2002 contre l’Azerbaïdjan et la Biélorussie^{[note 8]}, la Lettonie entame les éliminatoires par le favori du groupe, à savoir la Suède. Sans Henrik Larsson qui a pris sa retraite internationale après la coupe du monde 2002^{[note 9]}, la Suède a tenté de forcer le verrou letton qui a tenu malgré les assauts de Marcus Allbäck et le lob de Kim Källström sauvé sur la ligne par Mihails Zemļinskis^[5]. Quant aux Lettons, ils se sont vus refuser un but de Verpakovskis à la 86^e minute^[5]. Ce score nul et vierge^[6] est une performance pour les Lettons, comme le confirme le sélectionneur letton^[5] : « Nous avons très bien débuté et c'est un vrai exploit pour nous de tenir cette équipe suédoise en échec. Ils étaient meilleurs que nous pendant la première mi-temps, mais pendant la deuxième période, nous les avons surpassés. »

Cette performance va ensuite permettre à la Lettonie lors de la journée suivante de surprendre un autre favori, à savoir la Pologne, sur le score d'un but à zéro, grâce à Juris Laizāns à la 30^e minute d'une frappe à l'extérieur de la surface^[7]. Les Polonais ont dominé mais ont été surpris par le réalisme letton^[8], comme le confirme le gardien polonais Jerzy Dudek après le match.

Après cela, très confiante^{[note 10]} comme le confirme Andrejs Štolcers^[9], la Lettonie affronte Saint-Marin^{[note 11]} et malgré une domination importante des Lettons et un poteau de Marians Pahars^{[10],[note 12]}, ils ont dû attendre la 89^e minute pour s’imposer grâce à un but contre son camp de Carlo Valentini (it). Après ce match, la Lettonie est une surprenante première de groupe, avec sept points.

Lors de la quatrième journée, après deux matchs amicaux contre la Lituanie et l'Ukraine^{[note 13]}, elle retrouve Saint-Marin à domicile et contrairement au match aller, elle s'assure d'une victoire facile sur le score de trois buts à zéro^[11] grâce au lob de Andrejs Prohorenkovs et au doublé de Imants Bleidelis. Après quatre journées, la Lettonie est première du groupe avec dix points, ce qui constitue une entame de qualification idéale et peut prétendre à se qualifier pour l'Euro 2004^[4].

Cependant, malgré que les Lettons^{[note 14]} remportent la Coupe baltique de football 2003^[12], lors des deux journées suivantes, les défaites contre la Hongrie^[13] (1-3) et contre la Pologne^[14] (0-2) ramènent les Lettons sur terre^[4], les font se positionner à la quatrième place du classement^[14] et entraînent la suspension de Juris Laizāns pour un carton rouge reçue contre la Pologne à l'heure de jeu. Comme le dit le sélectionneur letton, « ils ont mérité [leurs victoires] et ont été plus décisifs que nous. »^[13]

Pour autant, l'avant-dernière journée contre la Hongrie voit la Lettonie se réveiller et la possibilité à nouveau de croire en la qualification pour l'Euro, à la suite de sa victoire contre les Magyars^[15], sur le score de trois buts à un, grâce en partie au doublé de Māris Verpakovskis. Comme le reconnaît le sélectionneur hongrois Imre Gellei (hu), les Lettons « ont été plus volontaires et efficaces, ils ont réussi à nous fatiguer après 25 minutes de jeu et nous ont mis une grande claque. »^[15]

Pour la dernière journée, la Suède est d'ores et déjà qualifiée pour l'Euro 2004^[16] et est certaine de terminer première du groupe^[16]. Néanmoins, la place de barragiste est à l'avantage de la Lettonie qui possède deux points d'avance sur la Hongrie et trois sur la Pologne. Plusieurs scénarios sont possibles^[16] :

• Si la Lettonie bat la Suède, elle est barragiste sans se soucier du résultat du match entre la Pologne et la Hongrie ;
• En cas de match nul contre la Suède, elle doit espérer la défaite de la Hongrie pour rester barragiste.
• En cas de défaite contre la Suède, elle doit espérer un match nul entre les deux équipes afin d'être certaine de finir barragiste. Si l'une des deux équipes gagne, l'une des deux devient barragiste et élimine la Lettonie de fait des barrages.

Au Råsunda fotbollsstadion, les Suédois sont surpris à la 22^e minute par Māris Verpakovskis^[16], qui sur une-deux avec Rimkus, trompe le gardien suédois Andreas Isaksson d'une frappe à ras de terre. La qualification pour les barrages est quasi-faite pour les Lettons mais l'expulsion de Dzintars Zirnis à la 73^e minute met le doute dans la tête des Lettons, surtout qu'à trois minutes de la fin du temps réglementaire, les Suédois obtiennent un pénalty pour une faute commise sur Marcus Allbäck, qu'il tire au-dessus de la barre transversale^[17]. Cela soulage les Lettons qui célèbrent leur victoire ainsi que l'accession aux barrages, grâce aussi à la victoire des Polonais sur les Hongrois (2-1).

Au final, la Lettonie s'est sortie de manière surprenante de ce groupe, en devançant une Pologne méconnaissable^[18]. De plus, la sélection a réussi à atteindre la 69^e place ex-aequo au classement FIFA du 22 octobre 2003^[19] avec le Burkina Faso, soit une progression de 30 places depuis le début des éliminatoires.

Classement

Rang	Équipe	Pts	J	G	N	P	Bp	Bc	Diff		Résultats (▼ dom., ► ext.)
1	Suède	17	8	5	2	1	19	3	+16		Suède		0-1	3-0	1-1	5-0
2	Lettonie	16	8	5	1	2	10	6	+4		Lettonie	0-0		0-2	3-1	3-0
3	Pologne	13	8	4	1	3	11	7	+4		Pologne	0-2	0-1		0-0	5-0
4	Hongrie	11	8	3	2	3	15	9	+6		Hongrie	1-2	3-1	1-2		3-0
5	Saint-Marin	0	8	0	0	8	0	30	-30		Saint-Marin	0-6	0-1	0-2	0-5

Qualifiés à la surprise générale pour les barrages de l'Euro 2004, les Lettons ne sont pas favoris et héritent de la Turquie^[20], qui fait figure d'épouvantail puisqu'elle a précédemment troisième de la Coupe du monde de football 2002^[21] et troisième de la Coupe des Confédérations 2003^[22]. Comme le précise le président de la LFF Guntis Indriksons (lv) au moment du tirage au sort des barrages, « la Turquie est la dernière équipe contre laquelle je souhaitais que l'on joue. Je prévois des moments difficiles pour nous. »^[23]

Pour le match aller, sous des températures proches de zéro degré^[4], les Lettons accueillent au Skonto Stadion les Turcs avec le statut de petit poucet. Avant le match, une minute de silence^[24] est dédiée aux victimes des deux attentats à la bombe contre deux synagogues à Istanbul le jour même^{[note 20],[25],[26]}.

Le sélectionneur letton doit faire face à des forfaits et à des blessures : tout d'abord, le milieu de terrain Igors Semjonovs (lv) est forfait^[27], ensuite les défenseurs Mihails Zemļinskis et Dzintars Zirnis sont suspendus, puis les attaquants Marians Pahars et Andrejs Prohorenkovs sont aussi blessés^[27]. C'est pour cela qu'il convoque le défenseur du FK Ventspils^{[note 21]} Igors Korabļovs et axe son duo d'attaque sur Māris Verpakovskis et Vīts Rimkus.

De son côté, son homologue turc laisse Hakan Şükür sur le banc^[27] pour privilégier le duo d'attaquants İlhan Mansız-Nihat Kahveci. Il doit aussi composer avec les absences de Sergen Yalçın^[27], de Yıldıray Baştürk et de Alpay Özalan^[27].

Dès le début de match, ce sont les Lettons qui attaquent les premiers grâce à Andrejs Rubins dès la première minute^[28]. De même, le gardien de but du FC Barcelone Rüştü Reçber^[29] gagne son face-à-face à la 7^e minute devant Verpakovskis. Mais il faut attendre la 29^e minute pour l'ouverture du score^[30] lorsque Māris Verpakovskis contourne Emre Aşık et pique son ballon devant Rüstü. La Lettonie cherche à doubler la mise mais n'y parvient pas. Même le Turc Fatih Akyel est tout proche de marquer contre son camp en fin de première période^[30]. En seconde période, les Turcs réagissent et les occasions sont plus nombreuses des deux côtés : à la 54^e minute, le Turc Aşık a la balle d'égalisation au bout du pied sur un corner mais son tir est dévié^[30]. Les Lettons réagissent par Imants Bleidelis mais il tire au dessus. Puis aux 68^e et 69^e minutes, les Turcs par Nihat Kahveci et Belözoğlu se procurent des occasions sans les concrétiser. Cependant, pour un coup de coude sur Rimkus^[30], Emre Aşık est expulsé à la 73^e minute par l'arbitre français Gilles Veissière. Malgré cela, les Turcs attaquent et en fin de match ratent l'égalisation sur une tête piquée de Belözoğlu qui heurte le poteau^[30].

Au final, les Lettons réalisent un coup parfait^[4] en remportant à la surprise générale le match, sur le score d'un but à zéro, grâce à Verpakovskis. Mais ils devront se passer de Valentīns Lobaņovs, suspendu pour le match retour. Il en est de même pour les Turcs Rüştü Reçber et Fatih Akyel^[30]. Le sélectionneur turc Şenol Güneş dira de ce match que « s'il a perdu, c'est à cause des conditions climatiques glaciales que les joueurs n'ont pas pu jouer leur football »^[24].

Forts de cette victoire surprise, les Lettons se déplacent quatre jours plus tard à Istanbul « non pas comme des touristes mais comme des professionnels »^[24], comme le dit le sélectionneur Starkovs. Ce dernier compose avec les retours de Dzintars Zirnis et de Mihails Zemļinskis et mais doit se passer de Valentīns Lobaņovs (suspendu)^[31] et de Oļegs Blagonadeždins (blessé)^[31] et rappelle Marians Pahars, qui n'a plus été sélectionné depuis un an^{[note 22]}. Dans le même temps, le sélectionneur turc Şenol Güneş fait quelques changements comme Ömer Çatkıç qui remplace Rüştü Reçber dans les buts turcs et met Hakan Şükür seul en pointe^[31].

Dans une ambiance hostile pour les Lettons^[4], les Turcs qui doivent gagner pressent la défense lettonne dès le début de match. Après une tentative de Tümer Metin en début de match, les Turcs ouvrent le score à la 20^e minute par une reprise de volée aux 20 mètres^[4] de İlhan Mansız, sur un centre de Nihat Kahveci, qui arrive dans la lucarne de Aleksandrs Koliņko. Les deux équipes sont alors à égalité sur l'ensemble des deux matchs. Les Lettons tentent de réussir par Verpakovskis à la 24^e minute puis par Andrejs Rubins^[31], sans succès. En deuxième période, ils font le forcing pour égaliser par Juris Laizāns et par Rubins mais les Turcs inscrivent un deuxième but à la 64^e minute, sur un centre de Gökdeniz Karadeniz coupé par Hakan Şükür. À ce moment-là, les Turcs sont qualifiés pour l'Euro 2004. Mais l'euphorie qui règne dans le stade est arrêté^[32] par le coup-franc lointain à la 66^e minute de Juris Laizāns qui trompe Çatkıç et cela permet à la fois aux Lettons de revenir au score et d'être qualifiés pour l'Euro^[31], grâce à la règle du but à l'extérieur. Alors, les Turcs tentent de reprendre les devants et manquent de chance à la 68^e minute, lorsque la frappe de Hakan Şükür heurte la barre transversale^[4]. Cela est le tournant puisque à la 78^e minute, sur un dégagement du gardien letton, Verpakovskis récupère la balle devant la surface turque, prend de vitesse Bülent Korkmaz et trompe une nouvelle fois Çatkıç pour l'égalisation lettonne (2-2)^[31]. Au final, les Lettons se qualifient à la surprise générale et cela constitue une sensation^[33].

La joie lettonne se mesure dans le journal letton Apollo.lv^[34] avec le titre « Laižam uz Portugāli! »^{[note 23]} et par le président de la fédération et par le sélectionneur en interview d'après-match^[35],[33] :

« (Guntis Indriksons) C'est la meilleure performance dans l'histoire du football letton^{[note 24]} et le résultat de plusieurs années de dur labeur. »

« (Aleksandrs Starkovs) Nous avons créé la sensation en Europe. La Turquie était favorite et je suis très heureux que nous ayons gagné. Notre tactique a fonctionné. Nous avons joué en contre-attaques. Le public turc pour leur part était grand et il nous a applaudi. Cela n'arrive nulle part ailleurs. »

Quelques années plus tard, dans une interview à So Foot en 2016, Aleksandrs Starkovs dit que la victoire du match aller ainsi que la fête nationale du 18 novembre (Latvijas Republikas proklamēšanas diena) ont favorisé l'élan patriotique et l'engouement populaire pour le match retour, ce qui a motivé les joueurs à revenir au score contre la Turquie^[17]. Et surtout, cette qualification dans un pays traditionnellement tourné vers le basket^{[note 25]} ou le hockey sur glace^{[note 26]} a mis en avant le football^[17].

A contrario, la déception se voit dans les journaux turcs comme Milliyet qui titre « La fin d'une ère »^[33] mais c'est le sélectionneur Şenol Güneş^[33] qui le confirme bien :

« Nous avons concédé deux buts inattendus après avoir mené 2-0, et le premier but letton nous a mis un coup au moral. L'équipe a perdu toute discipline, alors que la Lettonie a su faire preuve de résistance. Cette défaite est un vrai choc. »

L'euphorie de la Lettonie, qui a permis de gagner cinq places pour d'atteindre la 51^e place^{[note 27]} au classement FIFA du 15 décembre 2003^[36], est vite retombée après des prestations en demi-teinte contre le Koweït^{[note 28]} (défaite 0-2), contre la sélection régionale d'Andalousie^[37],[38] (défaite 0-1) ainsi qu'au tournoi international de Chypre^[39] (une victoire et deux défaites). Néanmoins, le tournoi à Chypre a permis au sélectionneur de faire une revue d'effectifs, sans les joueurs importants comme Astafjevs, Verpakovskis, Koliņko et Pahars qui sont tous retenus par leurs clubs^[40]. Des joueurs comme Ģirts Karlsons, Kristaps Blanks et Gatis Kalniņš sont appelés^[40] dans le but de compléter une pré-liste pour l'Euro 2004.

Ensuite les matchs contre la Slovénie^{[note 29]} en mars et l'Islande en avril vont permettre à Starkovs de peaufiner les derniers détails pour la liste : tout d'abord, le match contre la Slovénie a montré la dépendance vis-à-vis de Verpakovskis^[41], qui est l'unique buteur de ce match ; ensuite le match contre l'Islande^{[note 30]}, le 28 avril 2004, est perçu comme la dernière chance pour les joueurs de figurer dans la liste finale^[42] et se solde par un score nul et vierge. Le gardien de but islandais Árni Gautur Arason a bien empêché les assauts lettons durant le match malgré une forte pression lettonne^[43]. Au final, le sélectionneur a déjà fait des choix en ne sélectionnant plus certains joueurs comme Ģirts Karlsons et Aleksejs Krucs.

Puis, dans la dernière ligne droite, afin de préparer le match contre l'Azerbaïdjan, la sélection lettonne réalise un petit match de préparation contre le club du Skonto Riga^{[note 31]} le jeudi 27 mai à Jūrmala, qui se solde par une victoire de la sélection lettonne sur le score de deux buts à un, cela deux jours avant la liste définitive soumise à l'UEFA. Puis le 6 juin, les Sarkanbaltsarkanie affrontent à Riga l'Azerbaïdjan^{[note 32]} En raison d'une blessure de Koliņko^[44], c'est Andrejs Piedels^{[note 33]} qui le remplace au but. Mais les Lettons ont montré à la fois une capacité de se ressaisir mais aussi des moments de relâchement, concédant deux buts^[44].

Après cela, la sélection lettonne a été reçue par le premier ministre letton Emsis^[45] avant qu'elle ne parte pour le Portugal afin de les encourager et à donner une bonne image de la Lettonie à l'étranger^[46]. Lors de leur séjour au Portugal dès le 10 juin, les Lettons sont accueillis et reçus par le maire de la ville^[46] d'Anadia^{[note 35]}, dans le district d'Aveiro, qui va servir de camp de base à la sélection. Ils résident au sein du Grande Hotel de Cúria^[47] et s'entraînent sur l'Estádio Municipal Eng° Sílvio Henriques Cerveira^[48]. Pour se préparer, ils affrontent le club local d'Anadia FC^{[note 36]}, le 12 juin, qu'ils disposent facilement sur le score de cinq buts à un^[49], ce qui confirme le slogan choisi par la Lettonie pour être mis sur leur bus : « Sarauj, sarauj, Latvija, musu merkis - uzvara ! » ^[46] (ce qui veut dire « Allez la Lettonie, Allez ! Notre but est la victoire! »). Après cela, ils s'entraînent en toute discrétion comme l'atteste l'utilisation de maillots sans numéro afin « d'éviter de donner des informations aux autres équipes. »^[46]

La préparation, qui se solde par un bilan en demi-teinte (2 victoires officielles en 7 matchs), a permis de voir que la sélection repose essentiellement sur l'attaquant Verpakovskis et sur les joueurs expérimentés comme Vitālijs Astafjevs, Marians Pahars, Mihails Zemļinskis et Imants Bleidelis.

Pour cette première lors d'un championnat d'Europe de football, les Sarkanbaltsarkanie sont placés dans le groupe de la mort^{[4],[50],[51]} (appelée de manière originale par les médias lettons le alus grupu ou en français groupe de la bière^[50]). C'est pour cela que le sélectionneur Aleksandrs Starkovs doit rendre sa liste définitive au plus tard le 2 juin 2004^[52]. Il se repose alors sur les joueurs utilisés lors des éliminatoires, ainsi que sur les joueurs actuels ou anciens du Skonto Riga^{[note 46]}, club qu'il entraîne en plus de son poste de sélectionneur. Pour cela, il réalise une pré-liste de 29 joueurs le 18 mai, excluant les attaquants Ģirts Karlsons^{[53],[note 47]} et Kristaps Grebis^{[42],[note 48]} ainsi que le gardien de but Aleksejs Krucs (uk)^{[42],[note 49]}.

Après avoir fait des choix pour la pré-liste^[54], le sélectionneur a jusqu'au 2 juin pour la liste définitive^[55] à soumettre à l'UEFA, cependant il la donne le 29 mai, excluant six joueurs^[56]. Dans ces six joueurs, il y a un gardien de but (Andris Vaņins^{[note 50]}), un milieu de terrain (Vladimirs Koļesņičenko^{[note 51]}) et quatre attaquants (Kristaps Blanks^{[note 52]}, Viktors Dobrecovs^{[note 53]}, Gatis Kalniņš^{[note 54]} et Igors Semjonovs (lv)^{[note 55]}).

Pourtant, le sélectionneur a convoqué des joueurs blessés mais expérimentés comme Zemļinskis (qui revient de blessure au genou)^[42], Zirnis et Bleidelis (connaissant tous les deux une blessure récurrente à la cuisse)^[42], Pahars (blessure à l'aine contre l'Islande en avril 2004)^[57] et Blagonadeždins (en cours de reprise)^[57] et a privilégié Andrejs Pavlovs comme troisième gardien de la sélection lettonne.

Effectif et encadrement de l'équipe de Lettonie pour l'Euro 2004^[57].

Joueurs			Encadrement technique
N° P. Nom Date de naissance Sél. But(s) Club Depuis Gardiens 1 G Koliņko, AleksandrsAleksandrs Koliņko 18 juin 1975 (28 ans) 47 0 FK Rostov 1997 12 G Piedels, AndrejsAndrejs Piedels 17 septembre 1970 (33 ans) 6 0 Skonto Riga 1998 20 G Pavlovs, AndrejsAndrejs Pavlovs 22 février 1979 (25 ans) 2 0 Skonto Riga 2002 Défenseurs 2 D Stepanovs, IgorsIgors Stepanovs 21 janvier 1976 (28 ans) 69 3 KSK Beveren 1995 4 D Zemļinskis, MihailsMihails Zemļinskis 21 décembre 1969 (34 ans) 96 9 Skonto Riga 1992 6 D Blagonadeždins, OļegsOļegs Blagonadeždins 16 mai 1973 (31 ans) 65 2 Skonto Riga 1992 7 D Isakovs, AleksandrsAleksandrs Isakovs 16 septembre 1973 (30 ans) 44 0 Skonto Riga 1997 15 D Smirnovs, MārisMāris Smirnovs 2 juin 1976 (28 ans) 3 0 FK Ventspils 2003 16 D Zirnis, DzintarsDzintars Zirnis 25 avril 1977 (27 ans) 18 0 FK Liepājas Metalurgs 1997 18 D Korabļovs, IgorsIgors Korabļovs 23 novembre 1974 (29 ans) 12 0 FK Ventspils 1999 22 D Zakreševskis, ArtūrsArtūrs Zakreševskis 7 août 1971 (32 ans) 47 0 Skonto Riga 1995 Milieux 3 M Astafjevs, VitālijsVitālijs Astafjevs  3 avril 1971 (33 ans) 103 10 Admira Wacker 1992 5 M Laizāns, JurisJuris Laizāns 6 janvier 1979 (25 ans) 53 7 CSKA Moscou 1998 8 M Bleidelis, ImantsImants Bleidelis 16 août 1975 (28 ans) 78 8 Viborg FF 1995 10 M Rubins, AndrejsAndrejs Rubins 26 novembre 1978 (25 ans) 54 5 Chinnik Iaroslavl 1998 13 M Pučinskis, JurģisJurģis Pučinskis 3 janvier 1973 (31 ans) 14 0 FK Luch-Energia Vladivostok 2001 14 M Lobaņovs, ValentīnsValentīns Lobaņovs 23 octobre 1971 (32 ans) 47 1 Metalurh Zaporijjia 1994 Attaquants 9 A Verpakovskis, MārisMāris Verpakovskis 15 octobre 1979 (24 ans) 31 12 Dynamo Kiev 1999 11 A Prohorenkovs, AndrejsAndrejs Prohorenkovs 5 février 1977 (27 ans) 10 1 Maccabi Tel-Aviv 2002 17 A Pahars, MariansMarians Pahars 5 août 1976 (27 ans) 61 15 Southampton 1996 19 A Štolcers, AndrejsAndrejs Štolcers 8 juillet 1974 (29 ans) 75 6 Fulham 1994 21 A Miholaps, MihailsMihails Miholaps 24 août 1974 (29 ans) 27 2 Skonto Riga 1998 23 A Rimkus, VītsVīts Rimkus 21 juin 1973 (30 ans) 47 8 FK Ventspils 1995			Sélectionneur Aleksandrs Starkovs[note 56] Sélectionneur(s) adjoint(s) Jurijs Andrejevs (lv)[note 57] Masseur Aleksandras Jurovskis[58] Physiothérapeute Marku Voščinski[58] Médecin de la sélection Dags Čudas[34] Directeur général Genādijs Karavajevs[51] Chef adjoint de la délégation Jevgeņijs Miļevskis[34] Chargé de communication Marguss Luiks[34] Secrétaire général de la fédération Jānis Mežeckis (lv) Président de fédération Guntis Indriksons (lv) Légende G : Gardien de but D : Défenseur M : Milieu de terrain A : Attaquant  : Capitaine

Invaincus^[59] durant les éliminatoires (7 victoires et un match nul)^[60], les Tchèques sont prévenus qu'il ne faut pas prendre à la légère la Lettonie, ce que confirme le joueur tchèque de Dortmund Tomáš Rosický dans une interview la veille du match : « La défaite^{[note 58]} du Portugal contre la Grèce nous alerte. Ils ont joué trop individuellement. Nous ne devons pas faire la même chose car les équipes considérées comme moins fortes sont toujours très bien organisées. »^[60].

Pour ce match, les Lettons du sélectionneur Starkovs comptent sur le gardien Aleksandrs Koliņko, qui est titulaire malgré une récente blessure^[61], alors que l'attaquant de Southampton Marians Pahars aussi de retour de blessure ne débute pas le match^[61].

Durant la première période, les Tchèques monopolisent^[62] sans être efficaces en attaque ^[62] alors que les Lettons tiennent bon en défense^[63]malgré les frappes non cadrées de Jankulovski (10e), de Poborský (24e) ou les frappes repoussées par le gardien letton comme la tête de Koller (12e) ou celle de Rosický (21e). Juste dans le temps additionnel, sur une perte de balle de Baroš en attaque, les Lettons contre-attaquent rapidement sur le côté gauche par Prohorenkovs^[62], qui centre au cordeau devant le but tchèque pour Verpakovskis qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets^[62]. Cette ouverture du score^[63] constitue un coup de massue pour les Tchèques^[62].

Durant la seconde période, les Tchèques sont plus incisifs et dangereux^[63], comme le prouvent la transversale de Poborský à la 58^e minute, les occasions de Baroš et de Koller (62^e, 64^e et 65^e)^[62]. La Lettonie qui tenait bon rate la balle de match lorsque à la 69^e minute, Andrejs Prohorenkovs enroule sa frappe^[62] dans la surface de réparation tchèque, passant près du poteau de Petr Čech. Cela constitue le tournant du match car quatre minutes plus tard, sur un centre de Poborský, le gardien letton Koliņko boxe de manière hasardeuse^[64] le ballon mais Milan Baroš le récupère au point de pénalty et frappe en force pour égaliser^[62]. Cela donne alors de l'élan^[64] pour les Tchèques qui multiplient les attaques comme à la 83^e minute la frappe de Marek Heinz qui touche le dessus de la barre transversale^[62] et deux minutes plus tard, Baroš devance Koliņko dans la surface de réparation et veut centrer, Mihails Zemļinskis dégage mollement et Heinz en profite pour marquer en lucarne^[62]. La victoire des Tchèques a été difficile^[62] et s'est faite en fin de match malgré 24 tirs dont 9 cadrés^[65].

Malgré deux erreurs sur les deux buts, Koliņko est l'auteur une excellente partie grâce à ses nombreux arrêts déterminants^[63], à savoir 10^[65].

Au final, bien que les Lettons se soient inclinés contre les Tchèques, les médias internationaux vantent la prestation des Lettons, à savoir « Coriaces ! » pour le journal belge La DH Les Sports+^[63], avec une « résistance tenace et une défense héroïque » pour la radio tchèque Radio.cz^[64]. Quant aux différents sélectionneurs, cette prestation lettonne est saluée par Starkovs, qui veut se servir des bonnes choses vues en match pour les matchs suivants^[66], et par Brückner, qui insiste sur la défense lettonne et la discipline militaire^[67] :

« (Aleksandrs Starkovs) Le match nous a montré que nous pouvons lutter contre les grosses équipes. Je suis que nous pouvons le refaire dans quatre jours contre les Allemands.

Cela était un jour tendu pour nous puisqu’il s'agissait de notre premier match au haut niveau. Nous avions peur d'être surclassés mais nous pouvons être satisfaits de notre football.

Tout au long du match, les tchèques ont montré que techniquement, ils étaient largement meilleurs que nous mais nous pouvons être fiers de notre prestation. Aujourd'hui, ce match nous donne le plein de confiance pour les matchs à venir. »

« (Karel Brückner) : Nous savions qu'il y avait encore une seconde période à jouer, c'est pourquoi nous n'avons pas paniqué.

La fin de la première période n'était pas ce que nous voulions et nous avons été davantage offensifs et efficaces en seconde période. On pensait avoir un match facile mais pour être honnête, c'était plus difficile que prévu.

La Lettonie a un très bonne défense et je dirais qu'il jouait avec une discipline militaire. Ils sont très braves et ont prouvé qu'ils sont une bonne équipe. »

Face aux Allemands (favoris de ce match et finalistes du Mondial 2002) mais en difficulté depuis^[59], les Lettons veulent rééditer la stratégie employée face aux Tchèques, qui avaient posé des problèmes^[68]. En se basant sur une défense solide et sur les contre-attaques rapides, ils abordent le match en laissant jouer l'Allemagne^[68]. Alors qu'ils subissent la domination allemande à travers plusieurs frappes lointaines de Kurányi, Schneider et Ballack afin de faire sortir les défenseurs lettons^[69], les Lettons profitent à la 40^e minute par Verpakovskis pour contre-attaquer qui du rond central, dribble Baumann et Wörns et fait une course de quarante mètres^[68] afin de se présenter face à Oliver Kahn, qui capte la balle sur la frappe croisée du gauche. À la surprise générale, la Lettonie tient en échec l'Allemagne par un score nul et vierge et qui force les Allemands à frapper de loin^[69].

Lors de la seconde période, les Allemands accentuent la pression^[69]. En effet, les frappes de Torsten Frings^[69] et de Ballack sont dangereuses mais sont soit proches du poteau ou sauvées par un défenseur letton. À la 66^e minute, le débordement sur la gauche de Kurányi qui centre pour Fredi Bobic qui est trop court alors que le but letton est vide^[68]. Quant aux Lettons, solides grâce à leur défense^[68] et à leur gardien Aleksandrs Kolinko, ils attendent l'opportunité pour contre-attaquer. À trois reprises (54^e, 61^e et 82^e), Verpakovskis se retrouve en position favorable mais il est bloqué irrégulièrement par la défense allemande^[70], sans que l'arbitre anglais Mike Riley ne siffle une faute ainsi qu'un pénalty. Les Allemands pressent jusqu'à la fin sans être efficaces. La preuve, lorsque Miroslav Klose a la balle de match à la 92^e minute, qui croise trop sa tête plongeante aux six mètres alors qu'il a pris de vitesse la défense^[69].

Au final, pour l'Allemagne, il s'agit d'un match décevant selon Ballack et elle pense au match suivant contre les Tchèques pour le sélectionneur allemand Rudi Völler^[71]. A contrario^[4], à l'image du sélectionneur letton^[72], les Lettons qui voulaient faire chuter une grosse équipe^[59] ont réussi à déjouer les Allemands^[68], profitent de cet instant pour fêter ce match comme un moment historique^[73]et peuvent encore rêver de se qualifier pour les quarts-de-finale^[69].

« (Michael Ballack) Les centres n'étaient pas assez précis. Dans une ou deux situations, nous aurions dû marquer. Nous avons manqué une balle de set, maintenant nous devons gagner contre les Tchèques. Nous ne voulions pas tout risquer pour ne pas prendre de contres. Dans une ou deux situations, nous avons eu de la chance. »

« (Rudi Völler) Bien sûr, on est déçus après un match comme celui-là. Au fond, rien n'est perdu. Avec une victoire, quelle que soit l'issue, nous avons la chance de se qualifier pour le prochain tour, nous devons gagner. »

« (Aleksandrs Starkovs) C'était un match nul historique car c'était le premier point gagné dans un championnat d'Europe. Je suis heureux et très fier pour l'équipe et pour nos nombreux supporters. [...] Nous avons mieux joué que lors du premier match contre les Tchèques. Mon équipe grandit de match en match. »

À la suite de la performance réalisée contre l'Allemagne lors du deuxième match, le premier ministre letton Indulis Emsis^{[note 59]} appelle les joueurs pour les féliciter de cette historique prestation^[74]. Néanmoins, comme le dit Māris Verpakovskis avant le match, la rencontre contre les Pays-Bas constitue un moment décisif puisque les Lettons ont « encore une chance de se qualifier pour les quarts. »^[74]

Dans la même configuration que les matchs précédents, les Lettons veulent miser sur les contre-attaques contre les Pays-Bas^{[note 60],[59]}. Mis à part une frappe de Verpakovsis à la 2^e minute^[75], les Lettons sont pris en étau^[4] par les joueurs de Dick Advocaat^[75]. Dès la première minute, la frappe de Seedorf est non cadrée mais donne le rythme du match. À la douzième minute, le gardien letton Aleksandrs Koliņko fait une belle horizontale pour sortir la frappe de 25 mètres de Phillip Cocu et réussit la minute suivante à remporter un face-à-face à Ruud van Nistelrooy^[75]. Après ces deux occasions, la pression néerlandaise est si forte que les Lettons cèdent à la vingt-septième minute par la faute de Astafjevs sur Edgar Davids dans la surface. L'arbitre danois Kim Milton Nielsen siffle un pénalty qui est transformé par van Nistelrooy, prenant à contre-pied le gardien letton^[75]. Huit minutes plus tard, le coup-franc excentré aux 25 mètres de Seedorf permet à Cocu de la tête de remiser pour van Nistelrooy^[4] qui marque le deuxième but^[75]. À la mi-temps, les Lettons sont menés deux buts à zéro, sans avoir pu trouver Verpakovskis^[76], cadenassé par la défense néerlandaise.

Au retour des vestiaires, les Lettons jouent plus haut et se procurent une occasions par Andrejs Rubins qui à l'entrée de la surface oblige Van der Sar à détourner la frappe^[75]. Cela sonne comme un avertissement pour les Néerlandais qui accentuent les frappes comme Arjen Robben à la 52^e minute^[75], Makaay à la 73^e minute^[75] et même un but de Marc Overmars à la 71^e minute a été refusé pour un hors-jeu^[77]. Mais les Lettons cèdent à la 84^e minute sur une frappe croisée du gauche de Roy Makaay. Jusqu'à la fin, les Néerlandais continuent à tirer au but, sans succès^[75].

Au final, les Pays-Bas s'imposent largement et logiquement^[75] contre la Lettonie, qui n'a cadré que deux tirs dans le match contre seize pour les Néerlandais et seulement 31% de possession de balle^[78], ce qui a été insuffisant contre les Pays-Bas. Ainsi, la Lettonie termine dernière du groupe^[4] et est éliminée pour les quarts-de-finale.

La déception est grande pour les Lettons qui pouvaient espérer se qualifier mais comme le surligne le sélectionneur letton, le manque d'expérience ainsi que la supériorité des Néerlandais ont été déterminants dans la défaite lettonne^[79] :

« (Aleksandrs Starkovs) Je veux féliciter les Pays-Bas, ils ont prouvé qu'ils sont une des plus grands équipes du tournoi. C'était très difficile pour nous, nous avions montré du potentiel et mis d'énormes efforts mais le résultat n'est pas bon pour nous. Nous avons montré à notre pays une bonne image. J'espère que nous reviendrons et ferons mieux la prochaine fois.

[Nous avons été] trop effrayés de faire des erreurs. Le match contre les Pays-Bas était une question d'expérience, pas tellement de conviction. Je crois que nous avons fait tout ce que nous pouvions dans ce tournoi et nous avons tout donné pour donner une bonne image de la Lettonie. »

Après le tournoi, l'UEFA établit dans son rapport technique que la Lettonie est classée à la quatorzième place, devançant la Suisse^{[note 61]} et la Bulgarie^{[note 62]}. La sélection lettonne est caractérisée comme « une équipe qui joue sur les contre-attaques et laisse jouer l'adversaire, en n'ayant qu'une faible possession de balle »^[80]. De plus, elle est vue comme « une équipe disciplinée, dont tous les joueurs font un pressing intense, avec une défense compacte »^[81] et les noms qui reviennent le plus sont l'arrière gauche Stepanovs (pour ses interceptions et ses blocages^[81]), le gardien de but Koliņko (présent sur les centres^[81]), l'ailier gauche Rubins (pour son côté dribbleur^[81]), l'attaquant Prohorenkovs (pour sa mobilité^[81]) et l'attaquant Verpakovskis (pour leur entente en attaque^[81]). Lorsque l'UEFA parle des contre-attaques, elle prend toujours comme référence la Lettonie du fait de son style de jeu^[81].

Extrait du classement UEFA pour l'Euro 2004

Place	Sélection nationale
12	Allemagne
13	Croatie
14	Lettonie
15	Suisse
16	Bulgarie

Pour la Lettonie, bien que cet Euro se solde par deux défaites et un défaite nul ainsi qu'une dernière place du groupe D, le bilan est plutôt positif. Le match nul contre l’Allemagne (0-0) a énormément surpris^[82] et a mis en avant la « Zelta paaudze »^{[note 63]}, dont les principaux noms qui reviennent auprès des Lettons sont Māris Verpakovskis et Aleksandrs Starkovs. Pour les Lettons, cette génération est constituée d'un noyau de joueurs expérimentés^[83] âgés d'au moins de 25 ans^[81] et bien assortis, un jeu tactiquement discipliné et axé sur la contre-attaque, avec quelques joueurs aguerris à l'étranger^[84]. De plus, avec du recul, les joueurs lettons ont permis de changer le regard des Lettons sur le football^[83], eux qui sont davantage axés sur le basket et le hockey-sur-glace. Comme le confirme Verpakovskis en 2013 dans une interview à diena.lv, cette épopée est pour lui « la plus grande réussite de sa carrière »^[85] et a permis en 2004 aux Lettons de faire du football la passion du peuple et cela constituait les années merveilleuses du football letton^[85].

À la suite de l'Euro 2004, le départ^[86] du sélectionneur Aleksandrs Starkovs pour le club russe du Spartak Moscou qui est remplacé par son assistant Jurijs Andrejevs (lv) à la tête de la sélection lettonne marque un tournant. En effet, certains internationaux lettons comme Oļegs Blagonadeždins^{[note 64]}, Mihails Zemļinskis^{[note 65]} et Andrejs Štolcers mettent progressivement fin à leur carrière internationale^[4].

Au final, la sélection ne confirme pas les performances de l'Euro 2004 dans les éliminatoires suivantes aux coupes du monde et de l'Euro, à l'exception de l'édition 2010, où la Lettonie a terminé troisième, à trois points du barragiste, à savoir la Grèce. Bien qu'elle ait remporté la King's Cup 2005^[87], elle ne réussit plus à rééditer cet exploit^[85] et n'a plus le soutien aussi fervent qu'à l'époque^[85].

• Magazines de football traitant brièvement de la sélection lettonne
  • « Cap au Sud », Onze Mondial numéro 178 « Champions League Le défi français »,‎ novembre 2003, p. 16-17.
  • « Lettonie : la surprise balte », Onze Mondial numéro 178 « Champions League Le défi français »,‎ novembre 2003, p. 18.
  • « Petit meurtre entre amis », Onze Mondial numéro 185 « Spécial Euro 2004 Allez les Bleus! »,‎ juin 2004, p. 15-38.

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• (en) Euro 2004 Technical report, UEFA, septembre 2004 (1^re éd. 2004), 164 p. (lire en ligne)

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