Flore du Bénin

La flore béninoise, notamment celle de la partie méridionale, est en relation avec le phénomène du Dahomey Gap (une interruption de la couverture forestière devant relier les deux blocs forestiers de l'Afrique centrale).

Flore du Bénin
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Elle est constituée d'un ensemble varié estimé à 2.807 espèces de plantes. On y compte des plantes aquatiques, des plantes tropicales et des espèces exotiques telles que celles originaires de Madagascar. Elle présente, au-dessous du niveau de la famille, une part importante de taxons dont la diversité est façonnée par des phanérophytes et thérophytes des chaînons de l'Atacora[1] aux plantes oléagineuses et sempervirentes de la zone côtière du sud Bénin.

Cette flore inclue des familles d'arecacées et lamiacées[2] avec des espèces comme : Rhizophora racemosa, Acacia auriculiformis, eucalyptus camaldulensis, Monodora myristica, xylopia aethiopica...

De 1985 à 2011, une moyenne annuelle de 3.980.201 plants sont mis en terre au Bénin selon une enquête de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Ces reboisements se font chaque année notamment à l'occasion de la journée de l'arbre au Bénin.

Elle se compose d'environ 3000 forêts sacrées abritant des espèces menacées à l'instar d'Afzelia africana, de Triplochyton scleroxylon, Khaya senegalensis, Milicia excelsa[3].

De gauche à droite :

Forêt dense semi-décidue de la Lama;

Foret de l'Ouémé-supérieure à Tchaourou;

Palmier dans la forêt de Dragbo;

Aperçu des branches de Palétuviers Rouges;

Allées du Jardin botanique et zoologique de l'université d'Abomey-Calavi.

Description de la flore béninoise

D'après les travaux de l'équipe d'Adjanohoun, 1129 genres de 2.807 espèces sont recensés au Bénin en 1989[4],[5].

La flore côtière du Bénin dispose des espèces menacées de disparition comme scaevola plumieri (Goodeniaceae), diopyros tricolor (ebenaceae), conocarpus erectus (combretaceae) et dodonaea viscosa (sapindaceae)[6].

Le plateau renferme plusieurs espèces endémiques locales (mansonia altissima, nesogordonia papaverifera, pterygota macrophylla, rinorea ilicifolia, vitex micrantha) notamment dans la forêt sacrée de Ewè-Adakplamè et la forêt classée de Dogo-Kétou.

Dans la partie méridionale du Bénin, presqu'aucune espèce des familles endémiques (dioncophyllaceae, hoplestigmataceae, huaceae, lepidobotryaceae, medusandraceae, octoknemaceae, pandaceae, pentadiplandraceae et scytopetalaceae) du centre régional d'endémisme guinéo-congolaise n'est observé en raison du Dahomey Gap sauf la pandaceae. Par contre, les nombreuses espèces rencontrées dans ce centre sont présentes dans la partie centrale du Bénin.

Des collines de Kouandé au massif de l'Atacora est endémique l'espèce cissus kouandeensis. Le nord du pays dégage une flore soudanienne avec trois genres endémiques du centre régional d'endémisme soudanien que sont : vitellaria paradoxa, haematostaphis barteri et pseudocedrela kotschyi[7].

L'extrême nord du Bénin possède des espèces d'affinité sahélienne comme commiphora africana, carathuma dalzielii, balanites aegyptiaca, ziziphus mauritiana, cadaba farinosa et piliostigma reticulata.

Une étude, menée par Akoègnonou et Lisowski en 2004, révèle aussi l'existence des espèces endémiques telles que thunbergia atacorensis, ipomocea beninensis, kyllinga beninensis Samain, brachystelma sp.[8],[9].

Utilisation et protection de la flore

Utilisation

Les Béninois se servent des plantes pour divers et variables usages selon les besoins et les connaissances empiriques. Ainsi, la majorité, notamment les populations rurales, utilise des plantes médicinales pour traiter plusieurs maladies. Les organes de ces plantes sont vendus par des herboristes ou non dans des marchés dans toutes les régions du pays.

En 2012, une étude effectuée à Abomey-Calavi, recense 205 espèces végétales groupées en 181 genres et 78 familles dans la commercialisation à but médicinal[10]. Au nombre des plantes médicinales les plus vendues et utilisées, il y a les espèces khaya senegalensis, monodora myristica, xylopia aethiopica, tetrapleura tetraptera, crateva adansonii[11], ocimum gratissimum, acridocarpus smeathmannii, entada gigas, gardenia erubescens (dans le département des Collines)[12].

Les espèces telles que combretum micranthum, adansonia digitata, cymbopogon citratus et vitellaria paradoxa sont souvent utilisées à la fois pour des besoins alimentaires que médicinaux surtout dans le septentrion[13].

Elles sont également exploitées pour le chauffage, le charbon de bois ou des brosses de dents végétales. Les essences forestières utilisées à cet effet sont : pseudocedrela kotschyi, anogeissus leiocarpa, prosopis africana, burkea africana et pterocarpus erinaceus[14].

Protection

Les plantes emblématiques du Bénin

Quelques plantes au Bénin
Vitellaria paradoxa au Parc national de la Pendjari
Baobab africain au Parc national de la Pendjari
Iroko à Porto-Novo
Manihot esculenta
Une espèce de citron

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

A Akoegninou, WJ van der Burg et and LJG van der Maesen, Flore Analytique du Bénin, Cotonou & Wageningen, , 1034 p. (ISBN 9789057821813), p. XI, XII, XVI, XVII, 11, 12 570, 16, 76

Liens externes

Références

  1. (en) Kpérkouma Wala, « La végétation de la chaîne de l'Atakora au Bénin: diversité floristique, phytosociologie et impact humain », Acta Botanica Gallica, vol. 157, no 4,‎ , p. 793–796 (ISSN 1253-8078 et 2166-3408, DOI 10.1080/12538078.2010.10516248, lire en ligne, consulté le )
  2. Fulbert Adjimehossou, « Flore du Bénin: Les bryophytes, un mystère à percer », sur https://lanation.bj/environnement/flore-du-benin-les-bryophytes-un-mystere-a-percer, (consulté le )
  3. « Biodiversité des forêts | GBIF Bénin », sur www.gbifbenin.org (consulté le )
  4. A. Akoegninou et al., Flore analytique du Bénin, Backhuys, , 1034 p. (ISBN 9789057821813), p. XI, XII, XVI, XVII
  5. Alfred Houngnon et Abdel Aziz Osseni, « Chapitre 34. Intégration des espèces locales d’intérêt patrimonial dans l’aménagement du paysage urbain au Bénin », dans Biodiversité des écosystèmes intertropicaux : Connaissance, gestion durable et valorisation, IRD Éditions, coll. « Synthèses », , 521–538 p. (ISBN 978-2-7099-2940-0, lire en ligne)
  6. Anne Fournier, Brice Sinsin et Guy Apollinaire Mensah, Quelles aires protégées pour l’Afrique de l’Ouest Conservation de la biodiversité et développement, Paris, INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT, coll. « collection Colloques et séminaires », , 352 p. (ISBN 978-2-7099-1634-9), p. 345, 346, 347 et 337
  7. Ibrahim TRAORE Moussilimi, Kourouma Koura, Augustin K. N. Aoudji et Jaures Alain Gbetoho, « Caractéristiques structurales et écologiques des populations de Pseudocedrela kotschyi de la forêt de Pénéssoulou (Bénin) », Annales de l’Université de Parakou - Série Sciences Naturelles et Agronomie, vol. 12, no 2,‎ , p. 13–26 (ISSN 1840-8508, DOI 10.56109/aup-sna.v12i2.122, lire en ligne, consulté le )
  8. Guilhan Paradis, « Akoègninou A., van der Burg W.J., van der Maesen L.J.G. (éditeurs en chef), 2006 – Flore Analytique du Bénin. Backhuys Publishers. XXII », Le Journal de Botanique, vol. 45, no 1,‎ , p. 81–82 (lire en ligne, consulté le )
  9. Aristide Cossi Adomou, Hounnankpon Yedomonhan, Brice Sinsin et Laurentius Josephus Gerardus Van der Maesen, « Distribution des aires protégées et conservation de la flore en république du Bénin : Notulae Florae Beninensis 11 », dans Quelles aires protégées pour l’Afrique de l’Ouest ? : Conservation de la biodiversité et développement, IRD Éditions, coll. « Colloques et séminaires », , 341–352 p. (ISBN 978-2-7099-1765-0, lire en ligne)
  10. A.C. ADOMOU et al., « Etude Ethnobotanique des plantes médicinales vendues dans le marché d’Abomey-Calavi au Bénin », Int. J. Biol. Chem. Sci.,‎ (ISSN 1991-8631, lire en ligne)
  11. Hornel Koudokpon et al., « Enquête ethnobotanique sur les plantes utilisées dans le traitement des infections au Sud-Bénin Ethnobotanical survey of plants used in the treatment of infections in southern Benin », Cahiers UAE,‎ (lire en ligne [doc])
  12. Yédjanlognon Faustin Assongba, Ronaldo Adomahou, Aimé Houndonougbo et Joseph Yoka, « Chapitre 1. Ethnobotanique de Gardenia erubescens Stapf & Hutch : Département des Collines au Bénin », dans Biodiversité des écosystèmes intertropicaux : Connaissance, gestion durable et valorisation, IRD Éditions, coll. « Synthèses », , 31–44 p. (ISBN 978-2-7099-2940-0, lire en ligne)
  13. daabaaru, « PRESERVATION DES PLANTES MEDECINALES AU BENIN : Un défi pour la médecine traditionnelle », sur Daabaaru, (consulté le )
  14. Aymar Guy DEGUENONVO, Justin DOSSOU et Rodrigue IDOHOU, « Aptitude à la multiplication de Pseudocedrela kotschyi (Schweinf.) Harms par graines et par boutures de tige et de racine au Bénin », International Journal of Biological and Chemical Sciences,‎ (ISSN 1991-8631, e-ISSN 1997-342X, lire en ligne)

Voir aussi

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