Habitation Bisdary

Cet article est une ébauche concernant la Guadeloupe et les monuments historiques français.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Page d’aide sur l’homonymie

Ne doit pas être confondu avec Morne Bisdary.

Habitation Bisdary
Habitation Bisdary, la Maison du maître
Présentation
Type
Maison de plantation (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
XIXe siècle
Propriétaire
État français
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (2007)
Loto du patrimoine (2018)
Localisation
Pays
Drapeau de la France France
Département
Guadeloupe
Commune
Gourbeyre
Adresse
36, allée des Jésuites
Coordonnées
15° 59′ 17″ N, 61° 42′ 32″ O
Localisation sur la carte des Petites Antilles
voir sur la carte des Petites Antilles
Localisation sur la carte de la Guadeloupe
voir sur la carte de la Guadeloupe

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

L'habitation Bisdary est une ancienne plantation coloniale située à Gourbeyre sur Basse-Terre dans le département de la Guadeloupe en France.

Développée au XVIIIe siècle par les Jésuites, cette exploitation esclavagiste devient une usine sucrière au début du XIXe siècle. Elle est inscrite aux Monuments historiques en 2007[1].

Historique

Les terres de l'habitation sont situées dans une plaine alluviale au pied du Houëlmont[2].

L'habitation dépend du domaine de Charles Houël, gouverneur de la Guadeloupe qui la possède de 1648 à 1664[2]. Elle est acquise par les Compagnie religieuse des Jésuites en 1704[2]. Étendue sur 250 hectares, elle compte 80 esclaves en 1717, puis 312 en 1763. Les Jésuites construisent deux manufactures alimentées par le canal des frères de la Charité. En 1753, les bâtiments sont incendiés lors d'une attaque anglaise et les Jésuites s'endettent pour les réparer[2].

En 1763, peu avant leur expulsion de l'île, les religieux revendent l'exploitation au négociant Thomas Lepreux pour la somme de 550 000 livres[3]. La vente est contesté dès l'année suivante et un long procès est intenté entre les créanciers des Jésuites, la colonie et les héritiers Lepreux[2].

En 1793, pendant la période révolutionnaire, la propriété est mis sous séquestre par le Ministère de la Marine[3]. Les héritiers Lepreux finissent par la récupérer en 1823[2].

Un ouragan en 1816 endommage fortement la propriété. Elle compte alors 250 carrés de terre dont uniquement 24 sont plantés en cannes, 5 en potagers pour les esclaves, 50 en savanes et le reste en bois debout. En 1825, un autre cyclone détruits les bâtiments. En 1829, le trésorier-payeur de la Guadeloupe, Jean-Baptiste Navailles, l'acquiert et la fait restaurer. Elle retrouve son rendement en 1840 mais à partir de 1850 les activités périclitent[2].

Dans les années 1970, la maison et les dépendances sont rénovées et agrandies[2].

Vestiges et protection patrimoniale

Il ne subsiste aujourd'hui que cinq bâtiments qui composaient originellement l'Habitation : la maison du maître et son annexe, la maison du géreur, la case, la boniferie et le four. Une pierre portant les armoiries des Jésuites et datant de 1753 ou 1755 est aujourd’hui conservée dans une parcelle privée de l’Habitation[4].

Depuis 2007, le chemin d'accès, les terrasses et les murs de soutènement ainsi que les vestiges de l'aqueduc sont classés au titre des monuments historiques[1].

En 2018, l'habitation Bisdary est incluse dans les dix-huit projets emblématiques retenus pour un financement par le premier Loto du patrimoine destiné à sauvegarder les monuments en péril[5].

Le cimetière dit des Jésuites

Situé sur un sentier montant de la rivière Sens au Houëlmont, il s'agit d'un cimetière familial regroupant une dizaine de tombes en pierre autour d'une croix. Les tombeaux ont été éventrés par des vandales à la recherche de trésors. Il ne reste plus aucune plaque funéraire ce qui rend les sépultures anonymes. Malgré l'appellation du lieu, il ne s'agit pas de tombes de Jésuites mais des membres des familles Navailles et/ou Bonin, qui étaient propriétaires de la plantation à partir de 1874. Le cimetière appartient de nos jours au Conservatoire du littoral[6].

Notes et références

  1. a et b Notice no PA97100024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a b c d e f g et h Collectif, Le Patrimoine de la Guadeloupe, éditions Hervé Chopin, 2019, p. 254
  3. a et b Arlette Gautier, « Les esclaves de l’habitation Bisdary (1763-1817) », Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, no 60,‎ , p. 13–50 (ISSN 0583-8266 et 2276-1993, DOI 10.7202/1043831ar, lire en ligne, consulté le )
  4. « Habitation Bisdary dite habitation des Jésuites », sur www.odyssea.eu (consulté le )
  5. Aline Druelle, « Sauvegarde du patrimoine : des jeux de hasard pour financer », Radio Caraïbes International,
  6. Collectif, Le Patrimoine de la Guadeloupe, éditions Hervé Chopin, 2019, p. 255

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Habitation Bisdary, sur Wikimedia Commons

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Mérimée
v · m
Sites en péril prioritaires du Loto du patrimoine en 2018
Métropole
Outre-Mer
  • icône décorative Portail des monuments historiques français
  • icône décorative Portail de la Guadeloupe
  • icône décorative Portail de l’esclavage
  • icône décorative Portail du monde colonial
  • icône décorative Portail de la Compagnie de Jésus