Hyperthermie

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Cet article concerne une température corporelle excessive qui peut être par un coup de chaleur (maladie médicale par chaleur). Pour l'autre coup de chaleur, qui se compose des rafales de vent, voir Coup de chaleur (météorologie).

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Hyperthermie
Classification et ressources externes
Image illustrative de l’article Hyperthermie
Thermomètre médical montrant une température de 38,7 °C.
CIM-9 780.6
DiseasesDB 18924
MeSH D005334
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L'hyperthermie est une élévation anormale de la température d'un organisme vivant, du corps ou d'une partie du corps.

Définitions et généralités

Tous les processus de l'univers, vivants et non vivants, obéissent fondamentalement aux lois de la thermodynamique. Dans les limites imposées par ces lois, les êtres vivants doivent maintenir un équilibre énergétique où les apports en énergie doivent compenser les dépenses énergétiques[1].

La température est une mesure de l'énergie thermique. Elle influence profondément la vitesse des réactions chimiques qui caractérisent les systèmes vivants : elle dénature les biomolécules et celles-ci peuvent se modifier pour fonctionner de façon optimale selon différentes températures. Ces optima varient selon les espèces et selon les individus soumis à des habitats thermiques différents[2].

Les cellules, organes ou organismes entiers homéothermes doivent maintenir leur température interne grâce des mécanismes de thermorégulation physiologique et de thermorégulation comportementale ( en excès de chaleur : recherche de zones ombragées, contact avec des éléments frais, entrée dans l'eau … permettant d'augmenter les pertes de chaleur)[3]. Ces mécanismes s'effectuent par transferts de chaleur selon le principe d'un gradient thermique (la chaleur se déplace d'une région plus chaude à une région plus froide)[4].

Cette thermorégulation des homéothermes dépend du système nerveux central, en particulier l'hypothalamus qui fonctionne comme un « thermostat » pour maintenir la température corporelle autour d'un point de consigne. L'hyperthermie se définit comme le dépassement de cette température de consigne[5].

Chez l'Homme, l'hyperthermie est généralement caractérisée par le dépassement du seuil de normothermie, soit 38,3 °C de température corporelle. Cette augmentation peut être due à l'accumulation de chaleur exogène issue de l'environnement, à l'exercice musculaire, ou à des perturbations de la thermorégulation (agents pathogènes ou pharmacologiques)[6]. Cette hyperthermie peut être locale ou générale.

La plupart des auteurs estiment que le système nerveux central humain présente des signes de souffrance à partir de 40,5 °C ou 41,5 °C[6],[7].

Il faut noter la différence entre fièvre et hyperthermie :

Article détaillé : Fièvre.
  • la fièvre est une élévation de la température consécutive à une infection ou une réaction inflammatoire, par libération de pyrogènes. La plupart des auteurs considèrent qu'il s'agit d'un mécanisme de défense bénéfique. Le « thermostat » central fonctionne alors avec une valeur de référence plus élevée qu'à l’accoutumée[5].
  • l'hyperthermie résulte le plus souvent d'une accumulation de chaleur provenant de l'environnement (on parle alors de « stress thermique » pouvant aller jusqu'au « choc thermique ») et non du corps. Cependant, des facteurs génétiques pourraient être en cause dans la tolérance au stress thermique, ou dans le cas des hyperthermies malignes provoquées par des agents pharmacologiques[6],[7].

Bien que les deux mots soient souvent pris comme synonymes, utiliser hyperthermie au lieu de fièvre est impropre. Les anglo-saxons utilisent le terme d'hyperpyrexie (hyperpyrexia) pour désigner une température corporelle avec risque vital (plus de 41,5 °C)[6].

Température maximale pour la vie

Lorsqu'ils sont exposés à une température excessive, tous les organismes vivants (des archaea aux humains) activent des gènes qui codent pour des protéines de choc thermique. Il s'agit de petites protéines thermostables susceptibles de réparer des plus grosses molécules dénaturées par la chaleur[8].

En 2003, la température la plus élevée tolérée a été située à 130 ° C (archée extrêmophile vivant dans des sources hydrothermales). Chez les animaux, le vers de Pompéi, autre extrêmophile vivant dans le même milieu supporterait près de 80° C. Chez les animaux terrestres, la fourmi du désert Cataglyphis peut tolérer une température corporelle de 55° C, elle survit en partie en se chargeant de protéines de choc thermique[8]. Chez les mammifères, des études en laboratoire indiquent que la température maximum tolérable du système nerveux central ne peut guère dépasser 42° C[9].

Causes

Chez l'être humain, l'hyperthermie peut résulter :

  • d'une exposition à la chaleur du Soleil : c'est l'« insolation » ou dans un registre familier depuis 1919, « coup de bambou »[10] ;
  • d'une exposition à la chaleur ambiante (par exemple en période de canicule) : c'est le « coup de chaleur classique » ou « de repos » :
  • d'un effort intense avec une mauvaise évacuation de la chaleur à cause d'une ambiance trop chaude et humide (militaires, sportifs…) ou de vêtements trop isolants (métallurgistes, pompiers…) : c'est le « coup de chaleur d'exercice » ou « d'effort » ;
  • de l'effet de certaines substances : des amphétamines comme la MDMA (ecstasy)[11], des anesthésiques (hyperthermie maligne), des neuroleptiques (syndrome malin des neuroleptiques)… Ces hyperthermies peuvent être fatales[6],[12].

Prévention

Les principales mesures pour la prévention[13] du coup de chaleur comprennent, principalement:

  • éviter de rester exposé au soleil, en particulier aux heures centrales de la journée et dans des endroits facilement réchaussables (comme les voitures laissés au soleil). Les bébés et d'autres personnes ne doivent pas être abandonnés dans ces conditions ;
  • augmenter l'ingestion de liquides froids, comme l'eau et les boissons isotoniques ;
  • utiliser des vêtements légers et d'une couleur claire. Couvrir la tête pour la protéger du soleil ;
  • diminuer la durée et l'intensité de l'exercice physique. Arrêter des tâches et des exercices physiques d'un certain point de chaleur ;
  • utiliser les ventilateurs et la climatisation dans les maisons, les lieux de travail et les véhicules ;
  • ne manger pas de repas lourds pour digérer (comme ceux qui sont très gros). Les repas épicés augmentent également la chaleur ;
  • les précautions sont plus grandes en cas de personnes âgées ;
  • étre acclimaté à des zones de chaleur élevées, à long terme et à court terme ;
  • les brûlures solaires sont un autre problème, mais il apparaît généralement en même temps, et peut être éveillée en couvrant la peau et en la protégeant avec crèmes solaires haute protection ;
  • il est possible d'effectuer périodiquement des douches ou des bains d'eau frais, pour réduire la température corporelle ;
  • dormir correctement et sans couvertures excessives au lit. Le repos efficace pendant les heures de sommeil permet de résister mieux à la chaleur après.

Symptômes

Les symptômes d'un « coup de chaleur classique » sont généralement les suivants : étourdissements, nausées, vomissements, sudation excessive, maux de tête et, occasionnellement, de la somnolence.

Pour ce qui est du « coup de chaleur d'exercice », les symptômes sont généralement les mêmes que pour le « coup de chaleur classique » mais, dans le cas présent, il est fréquent d'observer la perte de couleur dans le champ de vision, « voir blanc ».

Dans des cas extrêmes l'hyperthermie peut entrainer la mort[14],[15].

Raisons pour arrêter l'activité physique

Certains signes et symptômes indiquent qu'un coup de chaleur[13] apparaît pendant une activité physique (par exemple: un travail ou un sport), et alors l'activité doit être arrêtée à ce moment-là.

Ces indicateurs sont:

  • La température de l'environnement augmente trop.
  • Le participant perd la coordination de leurs mouvements.
  • Le participant pâlit.
  • Le cœur du participant bat trop vite pour lui. L'adaptation de chaque participant à une fréquence cardiaque accélérée peut varier, mais le taux minimum de battements qui soit généralement qualifié de tachycardie soit de 100 par minute. En tout cas, un rythme qui reste en 170 battements par minute et ne se réduit pas est déjà considéré suffisant pour arrêter l'activité de toute personne, même si elle est saine et vigoureuse.
  • La température corporelle du participant augmente trop pour lui (plus de 39 degrés est déjà trop considéré pour quiconque).

Traitement

Il est important que l'intervention sur le patient sous l'effet de la chaleur se produise bientôt, même avant du coup de chaleur, avec des actions préventives contre le coup de chaleur. Le traitement du coup de chaleur (pour un coup de chaleur classique par la chaleur ambiante, ou d'effort) comprend :

  • déplacer le patient vers un endroit frais et avec sombre ;
  • appeler le numéro de téléphone des services médicaux d'urgence ;
  • refroidissement du malade: déshabiller, appliquer des linges froids et humides, et ventilation de l'air. Le bain glacé est tres rapide, mais parfois déconseillé[16], la tête du patient doit rester hors de l'eau. Lavage gastrique froid en milieu spécialisé ;
  • mesures d'hydratation (ingestion de liquide froid, comme l'eau ou les boissons isotoniques, autant que possible) et mesures de remplissage (en milieu spécialisé) ;
  • surveillance de la température (monitoring) ;
  • aucun médicament n'est efficace dans le traitement du coup de chaleur (ni salicylés, ni paracétamol…) ;
  • en une victime inconsciente, il est fait un processus de réanimation cardiopulmonaire pour vérifier son pouls cardiaque et sa respiration, et appliquer les premiers soins s'il est nécessaire.

Fécondité masculine

L'hyperthermie testiculaire ou scrotale est associée à une altération de la spermatogenèse. Chez l'homme, la valeur moyenne de la température testiculaire se situe entre 33 °C et 34 °C.

Certaines situations entraînant une élévation thermique du testicule pourraient être responsables d'une infécondité masculine telles qu'une fièvre prolongée, le port de pantalons serrés, une varicocèle ou une cryptorchidie[17].

De nombreuses études ont mis en évidence que l'hyperthermie testiculaire peut être utilisée comme méthode de contraception masculine thermique grâce au maintien des testicules dans la poche inguinale en position de cryptorchidie artificielle[18].

Bibliographie

  • Sherwood (trad. de l'anglais par Jean-Pierre Cornec), Physiologie animale [« Animal Physiology »], Louvain, De Boeck, , 816 p. (ISBN 978-2-8073-0286-0), chap. 15 (« Equilibre énergétique et physiologie thermique »), p. 730-576.

Notes et références

  1. Sherwood 2016, p. 715-716.
  2. Sherwood 2016, p. 730-731.
  3. (en) G. Causey Whittow, Comparative Physiology of Thermoregulation. Mammals, Elsevier Science, , p. 89-111.
  4. Sherwood 2016, p. 734.
  5. a et b Sherwood 2016, p. 748-750.
  6. a b c d et e Michael Horseman, Ladan Panahi, George Udeani et Andrew S. Tenpas, « Drug-Induced Hyperthermia Review », Cureus, vol. 14, no 7,‎ , e27278 (ISSN 2168-8184, PMID 36039261, PMCID 9403255, DOI 10.7759/cureus.27278, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b Yoram Epstein et Ran Yanovich, « Heatstroke », The New England Journal of Medicine, vol. 380, no 25,‎ , p. 2449–2459 (ISSN 1533-4406, PMID 31216400, DOI 10.1056/NEJMra1810762, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  8. a et b Sherwood 2016, p. 740-741.
  9. J. Haveman, P. Sminia, J. Wondergem et J. van der Zee, « Effects of hyperthermia on the central nervous system: what was learnt from animal studies? », International Journal of Hyperthermia: The Official Journal of European Society for Hyperthermic Oncology, North American Hyperthermia Group, vol. 21, no 5,‎ , p. 473–487 (ISSN 0265-6736, PMID 16048843, DOI 10.1080/02656730500159079, lire en ligne, consulté le )
  10. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, t. 1, Paris, Dictionnaire Le Robert, (1re éd. 1992), 1381 p. (ISBN 2-84902-248-9)
  11. Matthias E Liechti, « Effects of MDMA on body temperature in humans », Temperature: Multidisciplinary Biomedical Journal, vol. 1, no 3,‎ , p. 192–200 (ISSN 2332-8940, PMID 27626046, PMCID 5008716, DOI 10.4161/23328940.2014.955433, lire en ligne, consulté le )
  12. Henry Rosenberg, Neil Pollock, Anja Schiemann et Terasa Bulger, « Malignant hyperthermia: a review », Orphanet Journal of Rare Diseases, vol. 10,‎ , p. 93 (ISSN 1750-1172, PMID 26238698, PMCID 4524368, DOI 10.1186/s13023-015-0310-1, lire en ligne, consulté le )
  13. a et b Professional Committee of Critical Care Medicine: Qing Song et al., « Expert consensus on standardized diagnosis and treatment for heat stroke », Military Medical Research, vol. 3,‎ , p. 1 (ISSN 2095-7467, PMID 26744628, PMCID 4704265, DOI 10.1186/s40779-015-0056-z, lire en ligne, consulté le )
  14. https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/herault/herault-trois-personnes-decedent-cause-de-la-chaleur-5059344
  15. « Nicolas Gigot, d’Esneux, décède d’une hyperthermie après un entraînement avec son club de rugby: le cadeau de sa maman au CHU du Sart Tilman », sur sudinfo.be, (consulté le )
  16. « Médecine tropicale », sur medecinetropicale.free.fr (consulté le )
  17. Hyperthermie scrotale et infécondité masculine. Mieusset R., Bujan L., Mansat A., Pontonnier F. Progrès en urologie. 1992, vol. 2, no1, p. 31-36.
  18. MIEUSSET R., BUJAN L. : The potential of mild testicular heating as a safe, effective and reversible contraceptive method for men. Int. J. Androl., 1994 ; 17 : 186-191.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • hyperthermie, sur le Wiktionnaire

Liens externes

  • Hyperthermie maligne d’effort mortelle en milieu tropical
  • Ambiances thermiques, CNAM (fichier PDF, 18 p, 317 kio)
  • Exercice en ambiance chaude, variations physiologiques
  • Travailler par de fortes chaleurs en été, INRS
  • Outil d’évaluation des risques de coups de chaleur
v · m
Vagues de chaleur et sécheresses
Canicules
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Sécheresses
Voir aussi
Dans la fiction
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