Synnada

Synnada ou Sinada ou Synada est une ville antique de Phrygie. Elle s'appelle actuellement Şuhut, en Turquie.

Histoire

Synnada aurait été fondée par Acamas. Acamas, fils de Thésée, passait pour avoir bâti en Phrygie, au retour du siège de Troie, une ville d'Acamantion qui parait être identique à Synnada[1].

La première mention historique de Synnada est le passage du consul Cnaeus Manlius Vulso en 189 av. J.-C., lors de sa campagne contre les Galates. Annexée par les Romains avec le royaume de Pergame, elle fut le siège d'un conventus juridici, subdivision administrative et judiciaire de la province d'Asie[2], puis elle devint la capitale de la Phrygie sous Constantin. Elle était célèbre pour ses carrières de marbre, qui exportaient jusqu'à Rome.

Histoire religieuse

Synnada est aussi un ancien évêché, maintenant siège titulaire de Synnada in Phrygia pour un évêque catholique chargé d'une autre mission que la conduite d'un diocèse contemporain. Ce siège est actuellement vacant, et selon Michel Le Quien a eu entre autres évêques :

  • Procope d'Antioche, qui assista au Concile de Nicée (321)[3];
  • Au IVe siècle, Theodose[4] et Agapet[5]
  • Marinianus (448-51)[6], appelé aussi Marinien de Synnade. Il assista en 449 au Deuxième concile d'Éphèse, au cours duquel il condamna Ibas d'Édesse.
  • Théogène (536)
  • Sévère (553)[7]
  • Pausicacus (Pausicaque ou Pausicace), né à Synnada, mort en 606. Médecin de formation (Il aurait guéri l'empereur Maurice[8] qui par gratitude accorda par Chrysobulle une rente annuelle à la ville de Synnada [9]), il fut d'abord moine[10] puis consacré par Cyriaque de Constantinople, vénéré par l'Église Grecque le 13 mai[11].
  • Cosmas, 680
  • Jean de Synades, vers 727[12]
  • Michel de Synades, mort en 826.
  • Pierre, sous Photios Ier de Constantinople.
  • Jean, sous Photios.
  • Pantaleon, en 911, sous l'Empereur Léon VI le Sage[13].
  • Léon de Synades, sous l'Empereur Basile II[14], né vers 937[15], et dont on possède plusieurs lettres écrites entre 995 et 1003.
  • Nicétas en 1082
  • Georgios, vers 1450.

Plus tard:

Elle a eu comme martyrs:

  • Au IIe siècle, Démocrite de Synnade, Second et Denis[16].
  • Au IIIe siècle, Saint-Trophime et Saint-Dorymedon[17].

Autres personnalités

  • Constantin le Juif (vers 850 - après 886), moine chrétien byzantin et évangélisateur reconnu comme un saint dans l'Église orthodoxe, est né à Synnada.

Références

  1. L'emplacement de Dorylée, une des plus anciennes ville [sic] d'Asie Mineure, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Georges Radet, 1895
  2. Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, V, 105
  3. L'ancienne géographie universelle comparée à la moderne, Volume 2, Joseph-Romain Joly
  4. Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, Sylvain Destephen, 2008
  5. Saint Agapet ...Ordonné prêtre puis évêque de Sinaos en Phrygie
  6. Histoire des conciles d'après les documents originaux Karl Joseph von Hefele, 1870
  7. Catholic Encyclopedia: Synnada
  8. [1]
  9. Synaxaire: Vie des saints de l'Église Orthodoxe
  10. Les saints du 13 mai
  11. [2]
  12. Histoire générale des persécutions de l'Église, P. Belonino, 1854 Nous avons trois lettres que Germain écrivit sur ce sujet. La première à Jean, évêque de Synnada en Phrygie, métropolitain de Constantin...
  13. Essai de chronographie byzantine, pour servir à l'examen des annales du Bas-Empire Eduard von Muralt, 1855
  14. Un voyage d'Antiphilos de Byzance, Anthologie palatine, X, 17, Géographie antique et byzantine, Louis Robert, Journal des savants, 1979
  15. Littérature et histoire des textes byzantins, Jean Darrouzès, 1972
  16. Conférence des évêques de France
  17. Martyrologe romain

Bibliographie

  • Georges Perrot, Note sur la situation de Synnada, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 20e année, N. 1, 1876. pp. 68-80, [3]
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